lundi 26 janvier 2009

Enseigner dans un lycée privé tunisien

Je ne renierais jamais aucune de mes années d'enseignement en lycée privé.
Au début, ça ressemble à une galère.
Elèves indisciplinés,administration radine et opportuniste, locaux plus que douteux.
Un jeune prof sans expérience dans un lycée privé tunisien ressemble à un oiseau sur le ring d'un match de catch.
Mais là n'est pas le plus important. Quand on est suffisamment fort, on s'y fait. On passe sur les conflits permanents avec certains lycéens, on passe sur le paiement au lance pierre du directeur, on passe sur les odeurs de craie pourrie, de poussière et de tabac qui accompagnent le cours.
Ce qu'on retient,c'est d'abord les extraordinaires qualités humaines de beaucoup de ces élèves.
Contrairement à un préjugé qui en fait des fils à papa friqués et méprisants, les élèves des lycées ou j'ai enseigné sont souvent justes financièrement et ont ce truc en plus des êtres un peu cabossés par la vie.
Ils ont plus d'humour et beaucoup de choses à raconter. Ils sont souvent généreux et altruistes.
Et même leur impertinence n'est pas méchante.
Je me rappelle d'un passionné de football,ultra du Club Africain qui les jours de match en semaine s'installait en fond de salle pour écouter la radio. Je me rappelle d'un magicien qui faisait des tours aussi avec le cahier d'appel. Je me rappelle de clins d'oeil féminins un peu border line.
Je me rappelle de gens attentifs quand on savait capter leur attention. Je me rappelle de cadeaux qu'on m'a fait en fin d'année.
Je me rappelle que contrairement à ce qui se passe souvent dans les lycées publics, les élèves ne sont pas toujours plus conformistes que les profs.

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