vendredi 13 mars 2009

Patrons, banquiers, traders, footballeurs : les nouveaux opprimés

Ils se regroupent dans le quartier de la Défense, dans la City, à Wall Street ou dans des résidences et des maisons sécurisées pour cadors.
Dans ces ghettos cossus mais si froids, ils se protègent contre un monde qui en veut à leurs peaux de patrons, de banquiers, de traders ou de footballeurs.
Mais qu'ont-ils fait?

Les patrons : mêmes nuls, ils sont autorisés à quitter leurs fonctions avec de fortes indemnités et ont droit à des parachutes dorés, ils ont le culot d'annoncer des licenciements quand les entreprises qu'ils dirigent font des bénéfices gigantesques.
Ils sont conspués par leurs anciens amis politiciens. Et parfois sur certaines îles des Antilles, ils sont obligés de négocier avec des noirs.

Les banquiers : en ces temps de crise et de nationalisation forcée, ils apprennent à refourguer des produits de placement inutiles ou risqués et sont même capables de vous expliquer avec tendresse pourquoi vous n'avez plus droit à un découvert.
Ils sont forcés de suivre des formations en gestion du conflit et se font copieusement insultés par des pauvres sans scrupules.

Les traders : ce sont les réprouvés de notre époque, ceux qui font le sale boulot, celui dont les autres ne voudraient pas. Car ils vendent et achètent des titres virtuels pour faire vivre le capitalisme, assommés de pression, ils commettent parfois des erreurs fatales qui se comptent en millions ou en milliards et causent accessoirement des crises mondiales.
Ils doivent se cacher dans des tours impersonnelles et glauques puis rendre des comptes en subissant les bavures des brigades financières des États du G8.

Les footballeurs : ils vivent avec des compagnes ou des épouses versatiles et emblondinées qui supportent durement une journée sans shopping chez Hermès,Gucci ou Versace.Dans le même temps, ils ont l'obligation morale de qualifier leurs équipes pour les quarts de finale de la Champion's League sans se doper.
Ils sont conspués dans les stades où on les accusent de courir plus vite derrière leurs chèques que derrière le ballon.

Ce post est librement inspiré d'un volet de l'excellente émission La-bas si j'y suis diffusée sur France inter chaque jour de 15 h à 16 h.

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