jeudi 2 avril 2009

Le safari du super connard

Je suis un connard. Et comme le disent Omar et Fred, un super connard. Parce que je pense être un homme ou que ma femme n'en n'est pas très sûre, je me suis offert un safari.
Pas un safari photo. Non un safari avec une vraie mise à mort. Un safari africain dans la plus pure tradition. Ah l'Afrique! Ses coutumes immémoriales et ses animaux sauvages. Ses femmes lascives et faciles. Sa chaleur, ses tam-tam. Ce sentiment d'une toute puissance.
Mais revenons à mon safari à moi. On m'a concocté un programme appétissant. Arrivée dans la brousse ou la savane ( je sais jamais) , chambre individuelle avec moustiquaire. Une première nuit pour se reposer du voyage, s'habituer au décalage horaire. Une première nuit à entendre les lointains échos du rugissement de la bête, de ma bête, de l'animal pour lequel je suis là.
Le lion, mon lion, mon futur trophée.

Au petit matin, avec mon guide nous montons dans la jeep.
Direction un parc spécialement aménagé pour des chasseurs comme moi. Les lions y sont élevés et nourris dans l'attente d'être abattus par des mecs aux couilles d'acier. Pas comme ces imbéciles de la corrida qui affrontent la bête en tête à tête.
07h, nous sautons de la jeep et nous commençons à marcher à pas feutrés. 07H05, nous arrivons à proximité d'un groupe de lions. Le guide m'en montre un qui s'est éloigné et qui somnole sous un arbre. Cette bête sauvage à l'air inoffensive. Mais je dois me méfier. Le fauve fait un mouvement. Je recule. Le guide sourit. Non, la bête s'est juste frotté la face avec sa gigantesque patte. 07H10, je sue à grandes eaux, j'ai la gorge nouée. Le guide me dit d'armer. J'ai une superbe carabine Mauser 98K. Une arme de pro. J'arme. Je sens monter l'adrénaline. Mes jambes flagellent. Dans mon viseur, la crinière, la face puis la gueule du lion. Le petit sentiment de panique qui vibrionne à mes oreilles ne m'empêche pas de me rappeler les conseils du guide. Tirer au niveau de la gorge ou du coeur. Ne pas se contenter d'une balle. Je suis prêt. Je tire 1 fois, 2 fois, je recharge aussi vite que possible, je tire de nouveau. Aaargh ! Mes vêtements sont trempés. Je m'apprête à lui en remettre une couche, une rafale meurtrière. Le guide m'arrête. Je reprends mes esprits. Je déguste le spectacle. Le lion est affalé près de l'arbre. J'ai aimé sa surprise quand j'ai tiré la première fois. Bon sang! Comme ce moment est intense. Je l'ai vu chercher désespérément d'où venait le tir. Bête comme une bête. Pas de cadeau, pas de quartier! Le lion n'a pas pu se défendre. Seuls en face à face sur son terrain, il m'aurait vaincu et j'aurais certainement refusé le combat. Ah l'injustice de la puissance, c'est bon!
Ce safari m'a coûté les yeux de la tête. Mais les émotions que je viens de ressentir en valaient le prix.



8 commentaires:

  1. je decouvre que tu fais bien dans le sarcasme et la dérision aussi. C'est une agréable surprise. Cela m'a aidé à commencer bien la journée. Je te souhaite une trés bonne journee à toi aussi :)

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  2. Le sarcasme et la dérision sont souvent les seules armes que l'on a devant la bêtise. Je te remercie. Bonne journée à toi aussi.

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  3. Tu fais peut être dans le sarcasme mais ce que tu as fait reste cruel... Je suis désolée mais c'est mon simple avis!!!

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  4. On reconnait bien ici un mec aux couilles d'aciers :)))
    Merci pour ce plaisir.

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  5. c moche! tirer sur une bête en captivité, en plus payer pour tuer des animaux qui sont menacés d'extinction...c'est vraiment désolant

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  6. C'est désolant mais beaucoup de gens en font leurs business, d'autres en font un moyen de se refaire des couilles tout en payant la peau des fesses pour cela, c'est vraiment pathétique et scandaleux!!

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  7. Si j'ai bien compris, une bonne partie de tes lecteurs ont cru que tu parlais sérieusement... Il va falloir que tu t'expliques :)

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  8. A Takkou : Oui, le "je" est un "je" du récit.
    C'est simplement pour mieux critiquer le super connard qui se prend pour un héros parce qu'il tue un lion sans défense

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