lundi 16 février 2009

Les enfants du contenu

Nous sommes tous des créateurs et des créatures du contenu.
Par l'intermédiaire d'un téléphone portable, d'un blog ou de Facebook, nous proposons et nous partageons des contenus avec nos proches et des inconnus.
Par contenu, il faut entendre un support média qui véhicule un message ou une émotion.
Des photos de vos fiançailles retravaillées sur votre portable, une vidéo drôle,délirante ou "révoltante" diffusée sur Facebook. Votre avis sur un film défendu sur votre blog.
Grâce à des techniques simples de manipulation du contenu(retouche photo, éditeur de texte...),nous sommes tous capables de publier quelque chose qui se voit, se lit ou s'entend.

Les règles classiques de la création et de l'édition ont volé en éclats. Avant, il y avait d'un côté les acteurs du contenu ( artistes, producteurs, distributeurs) et de l'autre le spectateur et le consommateur de ce contenu.
Aujourd'hui, chacun de nous est une sorte d'artiste parce qu'il peut publier une œuvre originale ou non et la partager avec les autres.
Cette situation soulève beaucoup de questions. J'en vois au moins deux qui se détachent et qui sont complémentaires :
  1. Si tout peut devenir un contenu, faut-il tout publier sans examen critique? Les photos de mes fiançailles, de mes enfants, des dauphins qui chantent, un suicide en direct.
  2. Si tout peut devenir un contenu, tous les contenus se valent-ils? Comment développer la capacité à réfléchir et à argumenter un jugement de valeur si chaque contenu a le droit d'exister comme une "œuvre" à part entière.
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4 commentaires:

  1. Je dirais qu'on est plus témoin d'un vécu qu'on fait passer à travers notre prisme de lecture, ce qu'on produit ainsi est une lecture qui nous est propre et pour cela il ne faut pas être "artiste ou intellectuel». Un minimum de rigueur et de réflexion critique est nécessaire cependant pour le communiquer.
    Facebook n’est pas pour moi un exemple fertile, il est souvent teinté de voyeurisme et d’exhibitionnisme et cela a des degrés différents. Je dirais que les blogs ont ce rôle d’espace d’expression et de partage. Tout contenu à le droit d’exister, d’exister sous forme de trace, d’empreinte plus qu’œuvre. La dimension œuvre est relative, et surtout handicapante. L’essentiel c’est l’envie, l’esprit critique et l’intégrité face à ce qu’on produit, que cela soit considéré comme une œuvre tant mieux….

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  2. A transit world: L'expression "artiste" est volontairement exagérée pour marquer cette idée que la création est accessible à tous. Surtout lorsque nos principaux médias en réseau sont alimentés par des contenus crées ou transmis par des amateurs.
    Facebook est justement un exemple typique. Précisément a cause de ce que tu décris : on y exhibe des choses sans réfléchir à leur impact possible et sans vérifier la source.
    Tout contenu a le droit d'exister. Est-ce si sûr si ce contenu est un crime, un suicide .....?
    L'essentiel c'est l'envie et l'esprit critique : oui c'est bien ce que l'on peut souhaiter.

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  3. La démocratisation de la culture et de l'art suppose que chacun peut jouer le rôle qu'il peut jouer. Ensuite le seul arbitre c'est le public; comme dans toute démocratie qui se respecte. D'un seul coup les vielles définitions "bourgeoises" de la culture,de l'art et de l'édition tombent à l'eau.

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  4. A Sleemane : c'est bien de cela dont il s'agit. Une culture qui a perdu ces privilèges parce que des techniques simples permettent à chacun d'être un "créateur de contenu". Donc ma question c'est "Dans quelle mesure, cela peut-il être dangereux?"

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