mercredi 5 août 2009

Je m'appelle Nikos Kazantzakis

Je me lève tous les jours à 3H du matin. Je m'appelle Nikos Kazantzakis. Je ne fais pas de quartier. Pour moi, les hommes se divisent en deux catégories. Il y a les hommes à l'âme grasse et les hommes à l'âme métaphysique.

Je crois qu'il faut être au plus près de l'haleine des autres pour faire cette différence. Disons à l'haleine de soi. Sans doute tanné au cerveau par la rudesse de la Crète, j'ai toujours été châtié par l'abandon au confort. Dire que l'âme n'existe pas est une inconséquence majeure dont on aperçoit la portée dans ce sentiment de mal-être et de peur récurrente que donnent une situation bien établie et des habitudes de mollesse.

Faut-il se mettre à courir alors qu'on a plus couru depuis des lustres, se défendre alors qu'on a fini par craindre la violence...De tous ces empêche repos, on se remet. Mais quand c'est Dieu qui appelle et qui biffe d'un trait la définition de la vie que l'on s'est faite. Je veux parler de l'événement le plus sidérant : l'annonce de la mission prophétique.

Entre une existence dont les repères sont solides et une vie d'errance, de rejet et de brûlures, qui hésiterait? Qui accepterait d'être l'incompris, celui qu'on traite de fou, celui qui doit sacrifier tous ses liens familiaux et sa terre?
Par où commencer? Quoi dire? L'élu ne fait-il pas l'expérience de la liberté absolue? Où sont les déterminismes qui nous servent de supports? Que faire de l'excuse de faiblesse? Comment oser dire que l'heure n'est pas encore venue?

De ce tiraillement, j'ai fait un livre.

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