samedi 9 janvier 2010

Mlle Tardiff et moi

Elle m'appelle son petit écureuil. Curieux nom de baptême, elle me fait entrer dans l'infini. Les diminutifs, les adjectivations, les allégories, les objectivations sont des façons de figer l'être dans l'absolu. Joe patte folle, Steve l'indien, Moncef le rouge et moi donc qui me glace en mammifère rongeur amateur de noisettes.

Faut dire qu'avec Mlle Tardiff, nos rapports étaient un peu sadiques comme on dit sans bien savoir ce que ce mot recouvre. On se faisait des plaisanteries, on se vannait comme disent les jeunes : une petite guerre dont les missiles désirants sont des affublements express : moi l'écureuil, elle, la tardive.

Mlle Tardiff a un exceptionnel grain de peau. Blanche, cotonneuse, duveteuse, repassée, elle donne envie comme un drap bien propre et soyeux fait envie au cow-boy et à l'indien. Elle est donc désirable et je la désire. Nous nous amusons sans nous le dire et sans avouer nos envies respectives de peur d'éveiller les soupçons des sociétés qui nous entourent et de peur que les choses prennent un air grave.
Elle est déjà femme. Elle respire l'expérience. Cette expérience qui peut faire peur de ne pas être à la hauteur et qu'on masque avec de l'ironie et une absence totale d'esprit de sérieux.

Son corps a déjà dit oui à ses projets. Il est disponible pour la vie. Et que ferai-je moi avec un corps d'écureuil ?
A suivre....

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